
Spectacle de
Théâtre Musical
Musique contemporaine
Musique électronique
Holliger / Kagel
Maderna / Aperghis / Beckett
Béatrice Laplante,
hautbois, Théâtre Musical
Katelyn King,
ZARB, Théâtre Musical
Denis Beuret,
électronique, Théâtre Musical
© Fabien Queloz
CATASTROPHE !
Titre : Catastrophe !
Genre : Spectacle de théâtre musical et musique contemporaine
Public : à partir de 13 ans
Durée : 50 minutes
Artistes : 3 interprètes
Béatrice Laplante, Hautbois et Théâtre Musical
Denis Beuret, Électronique et Théâtre Musical
Katelyn King, Zarb, Théâtre Musical
« Catastrophe vient du grec ancien : fin, dénouement ou bouleversement. Phonétiquement, le mot catastrophe est saccadé, percussif et chargé d’énergie. Pour que catastrophe il y ait, il faut la fracture d’un confort, d’une certaine continuité. »
C’est justement ce caractère brutal et imprévisible qui est intéressant à explorer et qui se traduit si bien à travers le langage du théâtre musical. Chaotique, drôle et tragique, le spectacle Catastrophe nous entraîne de petites en grandes catastrophes avec un rythme soutenu. La hautboïste Béatrice Laplante utilise les 4 instruments de la famille du hautbois : la musette, le hautbois, le hautbois d’amour et le cor anglais, elle ajoute le geste et la parole à son langage musical. Le musicien Denis Beuret quant à lui assure la partie électronique et technique du spectacle. Les deux artistes présentent un répertoire riche et choisi avec soin : Heinz Holliger, Bruno Maderna, Mauricio Kagel, Georges Aperghis, Samuel Beckett et Yoko Ono. Captivant du début à la fin, le spectacle Catastrophe touche, surprend et séduit.
PROGRAMME
Solo,
pour musette, hautbois, hautbois d’amour et cor anglais (1971)
Bruno Maderna
CATA
Performance vocale
Béatrice Laplante
À Chaque Battement,
tiré de Commentaires (1996)
Georges Aperghis
Repertoire,
Tiré de Staatstheater (1971)
Mauricio Kagel
Cardiophonie,
pour hautbois et 3 magnétophones (1971)
Heinz Holliger
Cardiophonie de Heinz Holliger
La folie, le délire, la perte de contrôle, le souffle vital, les battements de cœur, la vie et la mort incarnent l’essence de cette œuvre atypique de Heinz Holliger. L’interprète ne joue à aucun moment les sons traditionnels du hautbois, mais utilise les multiphoniques, suraigus, effets stridents avec les dents sur l’anche, bruits de clés, percussion sur sa poitrine et bientôt cris, halètements et suffocations. Rien n’interrompt le jeu fou de l’interprète qui finit par s’asphyxier elle-même. Cardiophonie est un cul-de-sac, un suicide. Cardiophonie est le dénouement funeste de ce spectacle, la catastrophe ultime. Dans son article Œuvre ou Action ? de la revue Dissonance no75, Michael Kunkel parle de Cardiophonie comme d’une « catastrophe composée ». « La conception et le déroulement de l’action musicale Cardiophonie sont dominés par l’idée toute simple d’obliger un soliste à fouetter son pouls en jouant jusqu’à s’infliger un collapsus. Le processus donne lieu à une action théâtrale efficace et d’une rigueur impitoyable. Elle commence dans l’obscurité la plus totale, qui s’atténue lentement avec l’apparition des battements de cœur du soliste, amplifiés par des microphones à contact. » Avec Cardiophonie, Holliger parle lui-même d’une « destruction presque brutale de tout ce que j’avais fait auparavant ». Vinko Globokar écrit, dans Texte zur Musik : «Chaque œuvre laisse entrevoir une part d’autodestruction, comme si le compositeur lui-même s’était offert en gage de production. Tout happy end est exclu car il ne pourrait être que mensonge. »
Source : Œuvre ou Action ? Michael Kunkel – Revue Dissonnance #75